Mes textes (Stanie)

Couchée sur mon lit, je pleure. Je vide ce cœur étouffé. Étouffé de ce manque si présent. Le manque de cette personne. Et je me rends compte à présent que cette personne je ne l'ai jamais connu. Non, je ne cherche pas l'amour et je ne m'en rends compte que maintenant. Je ne cherche que l'Ami, vous savez, celui avec un grand A. L'Ami sur qui nous pouvons compter n'importe quand pour n'importe quoi. L'Ami qui peut aussi compter sur vous. L'Ami qui sait quand vous allez mal et qui vous écoute pendant des heures s'il le faut. L'Ami qui ne pense qu'au bien être de son pauvre petit cul bombé. L'Ami qui nous aime pour ce que l'on est. Et je pleure encore et encore. Je ne suis entourée que de rien : une famille, des camarades, de mes animaux. Personne ne peut comprendre cette défaillance qui assaille à présent mon âme. Et j'ai l'impression de partir en lambeau. Je lance l'appel aux gens que je croyais justement mes amis. Ces très rares personnes. Mais personne ne répond présent ou alors je n'ai le droit qu'au : « Ca passera ». Bien sûr que ça passera, tout passe. Et quand tu leur dis avoir compris d'où venait ton mal-être, ta putain de douleur, ils ne réagissent pas, ne te demande pas ce que c'est. Ils te laissent crever comme une vraie merde, seul. Et je crois que maintenant même les sentiments qui m'envahissent envers elles n'y feront rien. J'ai vu clair dans le jeu de tous ces baisés, quelle claque ! Et pourquoi ne pas revenir dans l'ancien temps ou rien n'était ressenti ou tout n'était que poussière ? J'aimerais mais le corps et l'esprit ne suit pas, ne suit plus.
J'aimerais vivre vraiment.
J'aimerais ne pas être ce faux semblant.
J'aimerais ne pas être ce faux sourire.
J'aimerais le rencontrer.
L'Ami.
Mon Ami.

Les roses noires, Stanie.

Je crois qu'à cet instant précis je ne sais plus ce que je ressens. « Nous ne sommes qu'une combinaison d'atomes ». Pourquoi croire alors que nous avons une âme et que, justement, cette « âme sœur » existe ? Pourquoi alors, croire ressentir ce genre de chose et pourquoi notre être lui-même (ces atomes) nous font ressentir de drôle de choses ? Hésitation momentanée mais rien, pas même un signe ou – je ne sais pas moi ! – un mot pourraient m'aider à trouver une réponse aussi terrible soit elle. Et je ferme mes yeux bruns, je m'enlève une mèche – brune aussi – du visage. Et ces larmes qui menacent, et cette arme qui m'embrasse, j'ai peur. « Nous ne somme qu'une combinaison d'atomes ». Certes, tout cela n'est que vérité mais, alors, pourquoi suis-je ainsi ? A s'en rendre compte, j'en suis rendue à m'excuser de ressentir ce genre de chose, j'en suis rendue à m'excuser qu'il ressent ce genre de chose. Pathétiquement lamentable. Et j'aimerais croire en un monde meilleur – utopique, qui sait ? – où tout cela serait différent, où mon corps (encore ces satanés atomes !) ne réclamerait pas de l'aide. Et je me jette à plat ventre sur mon lit et laisse enfin l'eau ruisseler. Après tout, il pleut dehors, je me mouille les cheveux avec un spray qui contient de l'eau, ainsi, si ma mère rentre, je pourrais prétexter être sortie dehors ; elle est tellement crédule. Je souris à cette remarque. A mes oreilles, de la musique, à mon cœur, des « boums boums » de plus en plus présent. Non. « Nous ne sommes qu'une combinaison d'atomes ». Et ces atomes, je ne les aime pas, je préférerais les pourrir un par un. Une lame, une coupure dans le bras, le sang qui ruisselle. Une lame, une deuxième coupure dans le bras, le sang qui s'enfuit. Et juste après, je pleure encore plus, je mets instantanément ma main sur mes blessures et m'en veux déjà de l'avoir fait. Je l'enlève, elle est pleine de sang, tel un vampire n'ayant pas mangé (bien que le verbe qui conviendrait ici serait plutôt « boire ») depuis des lustres, je la lèche, puis suce mon bras où le sang continue de partir. J'appuie un peu à côté de mes blessures pour que le sang continue de s'enfuir. Après tout, pourquoi ne puis-je pas me détruire ? Rappelez-vous, nous ne sommes qu'une combinaison d'atomes.

Les roses noires , Stanie.