[Projet de roman] My irreal lover

My Irreal Lover
Tome 1 : Incontrôlable (titre provisoire)
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Petit extrait, pour vous mettre l'eau à la bouche. :)

« - Je ne suis pas réel. Je ne peux pas mourir, encore moins vivre, et ne suis sur Terre que pour rendre la race humaine encore plus misérable et malheureuse. J’ère dans les rues, sème la terreur, tue, viole, enlève, sans aucun scrupule et sachant bien que la police ne pourra jamais retrouver ma trace. Visible seulement pour ceux que je choisis, sans empruntes digitales ni ADN, même la technologie de pointe ne peut rien face à moi. Je suis né et ne vis que pour faire du mal à ta race. N’es-tu pas capable de comprendre ça, Nora ?
- Non, répondis-je simplement. Je ne peux pas avaler ça. Je sais que c’est la pure vérité, mais pour moi tu n’es pas ce monstre dont tu parles. Tu es juste Cian. Et je t’aime. »
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Chapitre premier : Rencontre

Je regardais jalousement ma meilleure amie et son petit copain, main dans la main. Ils s’esclaffèrent, puis leurs lèvres ses rencontrèrent : baiser tendre mais fougueux, témoignant de la force de l’amour qui les liait. J’avais tellement envie de connaître ça… Car à 16 ans, je n’avais encore jamais eu de relation amoureuse. Au fond, rien de si grave, lorsqu’on ne pense pas à mes copines constamment en train de me promettre de me dénicher un bon « coup ». Offre certes plutôt alléchante, mais que je déclinais à chaque fois. J’étais plus du genre romantique qui attendait de tomber vraiment amoureuse pour pouvoir essayer d’envisager une histoire, que du genre je-prend-tout-ce-qui-se-présente. Ce n’était pas forcément le mieux, car lorsque la personne qu’on aime ne ressent pas complètement la même chose, ça peut faire vraiment très mal.
La sonnerie retentit tandis que les deux tourtereaux échangeaient un ultime baiser avant de se séparer. Maddy me rejoignit, affichant un sourire jusqu’aux oreilles et sautillant sur ses jambes fines, tout en légèreté… J’enviais le bonheur que lui procurait sa relation avec Ben, tout en espérant que cela dure le plus longtemps possible. Car même si je la jalousais un peu, la voir aussi heureuse me contentait.

L’ambiance détendue des salles de classe témoignait de l'époque de l’année : il ne restait que quelques jours avant la fin des cours. Les plus sérieux faisaient des petits bacs, tandis que d’autres jouaient aux cartes, discutaient avec le prof, écoutaient de la musique – chose habituellement interdite au Lycée – prenaient des photos… Inutile de m’étendre, tout le monde connaît ou a connu ça. Le meilleur moment de l’année, à mon avis, et beaucoup d’autres seront d’accord.
Je rêvassais en regardant la porte entr’ouverte sans réellement y prêter attention, quand soudain, un homme s’arrêta et se mit à observer la classe de manière très attentive. Il était d’une beauté incroyable, incomparable ; je n’avais jamais rien vu de tel. Même les plus beaux garçons du lycée, le genre avec toutes les filles à leurs pieds, ne lui arrivaient pas à la cheville. Sa peau pâle était absolument parfaite, sans grain de beauté ni bouton, et semblait ne même pas avoir de pores tant elle m’apparaissait lisse. Ses cheveux blonds étaient en bataille, mais même ainsi, ils avaient l’air parfaitement coiffés ; ils étaient si fins qu’ils ressemblaient à du duvet d’oiseau. Son t-shirt noir sans motif moulait une musculature qui laisserait toutes les filles pantoises et que tous les garçons jalouseraient. Puis ce furent ces yeux, et leur couleur contrastant parfaitement avec le blanc de sa peau qui attirèrent mon attention : ils étaient d’un noir plus sombre que la nuit, un noir dans lequel je ne pouvais déceler aucune émotion. Je sursautai en m’apercevant que ses prunelles étaient braquées sur moi. Tel une statue de pierre, il était inexpressif. Je ne compris alors pas pourquoi un être aussi parfait pouvait avoir envie de regarder avec cette intensité une gamine d’une banalité affligeante comme moi.
Ma meilleure amie se pencha vers moi et m’interrogea :
- Nora, qu’est ce que tu regardes par la porte avec cet air intrigué ?
- Hein ? fis-je, n’ayant pas saisi l’intégralité de sa question.
- Ben oui, expliqua-t-elle, tu fixes la porte entrebâillée, mais il n’y a rien de l’autre côté, réveille-toi !
Je ne compris pas pourquoi elle ne voyait pas cette espèce d’ange à la beauté quasiment irréelle, mais, préférant ne pas passer pour une dingue, je mentis :
- Euh rien, je rêvais.
- Ah, bon.
Mon amie semblait sceptique. Elle me connaissait mieux que personne, et savait bien lorsque je ne disais pas toute la vérité. Mais elle ne chercha pas plus loin et me proposa simplement de jouer aux cartes. Elle ne me forçait pas à parler, et c’était une des nombreuses qualités qui faisaient que j’adorais Maddy. J’étais perturbée, mes pensées étaient ailleurs. Auprès de cet ange si intriguant. Après deux parties remportées par mon adversaire, la sonnerie annonça à la fois la fin du cours et le début de la pause repas. Lorsque je franchis le seuil de la salle de classe, une main de fer m’attrapa le bras et m’entraîna vers un endroit isolé des regards et des oreilles indiscrets. Je reconnus immédiatement l’étrange perfection des traits de celui qui me troublait tant. Ce sentiment semblait réciproque car lorsqu’il me dirigea ses pupilles vers moi, je pus pour la première fois y lire quelque chose : il était effrayé.
- Qui êtes vous ? murmura-t-il.
- Nora Cameron, pourquoi ?
Je tentais de ne pas trahir mon ébahissement, mais pour l’émotive que j’étais, c’était peine perdue.
- Vous m’intriguez et me tourmentez.
- Oh ! Euh… Désolée, ce n’est pas volontaire.
Je regrettai immédiatement ces paroles qui trahirent mon manque de tact accentué en ce moment par la vue de l’incroyable perfection de mon interlocuteur.
- Pourquoi ? ajoutai-je. Je suis frêle, maladroite, ni laide ni jolie, juste ordinaire, et je pourrais continuer longtemps ainsi. Je ne comprends pas ce que j’ai di si… affolant.
- C’est la première fois que je perds ainsi mes moyens. Habituellement, je contrôle parfaitement mes émotions et… tout le reste. Je suis tel un pauvre humain amoureux.
Cette expression me gêna légèrement, mais je ne relevai pas.
- Et vous, qui êtes vous ?
- Personne ne le sait vraiment. Et personne ne le saura jamais.
- Que voulez-vous dire ?
- Je ne peux pas rester avec vous. Cela ne peut que vous faire du mal. C’est dans ma nature.
- Tout ça ne me dit toujours pas qui vous êtes.
- Vous en savez déjà trop, je dois m’en aller.
- Vous reviendrez ?
- Je ne serai pas complètement absent…
Il ne mit que quelques secondes à disparaître.

« Ne jamais dire jamais, Cian, tu devrais le savoir, on ne prévoit pas l’avenir, surtout lorsqu’on ne contrôle rien »

Enfin, ce n'est qu'un avis (d'amateur ), un seul conseil : continue et ne laisse pas tomber cette histoire (genre comme moi )

Je ne savais comment interpréter les paroles de cet être si mystérieux. Il n’était pas humain, j’étais au moins sûre de ça, vu la façon dont il parlait des humains. « Je suis tel un pauvre humain amoureux. » Il méprisait les hommes, ça semblait clair. Mais alors que pouvait il être ?
Je jetai un coup d’œil à mon réveil, m’apercevant qu’il était déjà l’heure de partir en cours. En retard le dernier jour, alors que pendant toute l’année, j’avais été un modèle d’assiduité… Cette pensée me fit rire un instant, puis je me décidai à me préparer.
Je descendis les escaliers en trombe, et faillit à deux reprises me coincer le pied dans quelque chose et me retrouver cassée en deux par terre. J’attrapai un croissant, croquai dedans, pris mon sac, me tournai vers le sofa où mes parents regardaient le journal de huit heures, quand la tirade de la présentatrice attira mon attention :
« Un homme a été retrouvé mort dans la ville la plus proche. Il n’y a aucune trace de coup, ni blessure. La police ne sait toujours pas comment il s’est retrouvé là : il résidait en Russie, et sa famille a dit qu’aucun voyage n’était prévu. Effectivement, aucune compagnie avant effectué des vols Russe – Angleterre n’a vendu de billet à notre mystérieux défunt. Ce n’est pas la première fois que des meurtres aussi étranges arrivent. Soyez prudents. »
La nouvelle n’était, certes, pas des plus banales, mais je ne compris pas pourquoi je l’avais écoutée avec tant d’attention. Intuition ? Je claquai une bise sur la joue de chacun de mes parents et sortit de la villa puis me dirigeai vers l’allée de garage où m’attendait sagement ma Golf gris métallisé. Après l’avoir déverrouillée, je m’introduis dans l’habitacle, insérai la clef, allai pour démarrer, lorsque je sentis une présence. Je tournai les yeux côté passager, l’angoisse au ventre, pensant que je me faisais des montagnes pour rien …
- AAAAH ! hurlai-je.
- Je vous fais peur ? interrogea la perfection incarnée, l’air serein.
Comment une telle beauté pourrait-elle m’effrayer ? L’expression paisible sur son visage me calma rapidement. J’inspirai puis répondit :
- Non, je n’ai pas peur. Vous m’avez juste surprise. Je ne m’attendais pas à vous… ici. Quand je suis montée, vous n’y étiez pas et… quand je me suis retournée…
- Je vous l’ai dit, je ne contrôle rien : j’étais invisible mais quand vous avez tourné la tête, je ne l’étais plus.
- Que voulez-vous ?
- Vous êtes plutôt du genre direct ! Mais c’est vrai, je veux quelque chose.
Il fit une pause, me laissant languir, inspira puis lança :
- Vous.
Je pâlis, mon cœur s’emballa, mon pouls se fit plus rapide et mes mains tremblaient sur le volant tendis que je négociai un virage que je connaissais tellement, pour l’avoir passé tous les jours depuis que je conduisais. J’angoissais.
- Je n’ai pas sous-entendu que je vous voudrais morte ! Arrêtez de stresser comme ça !
Je fus quelque peu soulagée, mais d’autres interrogations m’assaillirent rapidement :
- Vous… vous ressentez ce que je ressens ?
- Non, lâcha-t-il, cassant la magie de la question. Je n’ai pas de dons particuliers ou rien. Votre angoisse est palpable. Inutile d’être magicien pour la voir. Bon, je disais qu’en votre présence, je ne contrôle plus rien, et c’est une première : j’ai toujours été habitué à n’avoir aucune émotion et donc à ne pas me laisser faire par quelque pulsion, tel un humain, vous voyez ?
- Oui, je crois comprendre.
- Hier, je me suis senti tout étrange. Mon cœur battait, je ne pouvais plus être invisible… C’était comme si je redevenais l’humain que j’avais été il y a plus de 200 ans. Alors je suis allé en Russie, j’ai tué un gars et l’ai amené ici, pour me prouver que lorsque vous êtes loin, je suis moi-même. Un monstre, aux yeux des humains. Et c’est vrai : je n’ai eu aucun scrupule à tuer ce russe, et la police n’a trouvé aucun indice.
- On arrive au lycée, désolée.
- Laissez-moi dans la voiture, et éloignez-vous. Je passerai au travers de la portière. Les gens ne me voient pas. Vous êtes la seule à pouvoir me discerner. Et c’est bien ce qui m’effraie.
- D’accord, répondis-je à court de mots.
- Profitez-en pour cogiter, on ne va pas tarder à se revoir. J’espère que vous trouverez ce que je suis. J’ai assez laissé d’indices pour vous faciliter la tâche. Encore faudrait-il que vous ayez été attentive.
- Oui, je vais y réfléchir, mais j’ai déjà ma petite idée. Je vais vraiment finir par être en retard, ajoutai-je, embarrassée, en sortant du véhicule.
J’appuyai sur la petite commande à distance et les deux clignotants s’allumèrent, signe qu’elle était bien verrouillée. Passant les bretelles de mon sac à dos sur les épaules, je me dirigeai vers l’entrée du bahut. Maddy m’attendait, main dans la main avec Ben, son sourire permanant sur le visage. Je l’enviais de plus en plus : elle, au moins n’allait pas avoir besoin de réfléchir au discours d’un être étrange pour deviner qui il était car ce dernier allait l’interroger sur ses découvertes dans peu de temps. Elle n’était pas non-plus la seule à pouvoir voir cet homme (je sais bien que ce n’est pas le bon mot, mais je ne puis plus parler de lui comme un ange, puisqu’il avait avoué tuer sans scrupules), ce… monstre n’était pas obsédé par elle à un tel pont qu’il cherchait toutes les occasions de la trouver seule, et elle n’avait pas du tout l’impression de tomber amoureuse d’un tueur inhumain. La sonnerie retentit, bousillant au passage un peu plus nos pauvres tympans, et nous dûmes nous rendre en cours. J’assistai une fois de plus aux au-revoir des deux amoureux en commençant à me diriger vers la salle de classe afin de montrer mon impatience. Maddy râla sur le ton de la plaisanterie, je souris et nous nous mîmes à courir pour éviter d’arriver après la seconde sonnerie, ce qui aurait signifié billet de retard obligatoire pour rentrer en cours.
Nous pûmes arriver de justesse et cette fameuse sonnerie fatale retentit alors que nous passions la porte. Ouf ! Nous primes place à notre table habituelle, et des parties de cartes commencèrent à être organisées.
- Tu comptes venir demain, questionna Maddy ?
Je réfléchis un instant puis lui donnai une réponse négative. Elle décida qu’elle non-plus ; elle passerait la journée avec Ben. Une fille vint nous proposer de jouer avec elle : Maddy accepta avec enthousiasme, tandis que je déclinais l’offre.
Demain, mes parents iraient travailler, j’aurai la maison pour moi toute seule. Ce n’était pas ça qui me rendait joyeuse. C’était l’idée que lorsque j’étais seule, il venait. Et ça, ça me rendait quelque peu euphorique.

A la fin de la journée, j’en arrivai à la conclusion qu’il n’était pas humain, qu’il n’avait pas de sentiments, qu’il commettait toutes sortes de crimes et délits sans aucune crainte : la police ne pourrait jamais le retrouver. S’il n’était pas humain, il n’avait sûrement pas nos caractéristiques telles que les empruntes digitales ou l’ADN. Même la science ne pouvait rien y faire. Sans indices, les affaires étaient classées, et on n’en parlait plus.
J’étais plutôt fière de ma déduction, et lorsque je montai dans la voiture, un être à l’apparence humaine, aux traits beaucoup trop parfaits m’attendait.

Je lui avais exposé ma théorie et il m’avait écoutée sans commenter. Lorsque j’eux terminé, il me fixait toujours avec la même intensité, et ne disait rien. Rougissant, je me demandai si je n’étais pas complètement à côté de la plaque, et s’il n’était pas en train de se retenir d’exploser de rire face à ma stupidité.
- Alors ? l’encourageai-je, avide.
- Tu es assez proche de la vérité.
- Chouette, mais… pourquoi cette absence de réaction ?
- Je me demandais si… pour moi, cela n’aurait pas été mieux de rester dans l’anonymat, tu vois ?
- Maintenant c’est trop tard. Ces cogitations sont inutiles, très cher.
- C’est vrai, très chère, se moqua-t-il.
Je tirai la langue et il répondit par un sourire en coin, amusé. Mon cœur chavirait alors que je me garais dans l’allée de garage.
- Il y a des gens chez toi ? s’enquit-il.
- Non, ne t’inquiète pas.
Après avoir déverrouillé la porte d’entrée, je pénétrai dans le living-room et m’affalai sur un sofa, toujours talonnée par Beau-gosse. J’attrapai la télécommande, allumai le moniteur puis appuyai sur le numéro de la chaîne sur laquelle un nouvel épisode de ma série préférée allait bientôt débuter. Lors du rappel des rebondissements des précédents épisodes, mon beau blond se mit à me regarder avec une mine dégoûtée.
- Comment vous les humains pouvez passer autant de temps à regarder ces niaiseries ? En quoi cela va-t-il vous avancer dans la vie ?
- Présenté sous cet angle c’est vrai que ça n’a pas l’air formidable, mais ça nous distrait. Tu sais, en cette époque, la vie devient difficile. On n’a plus le temps, on ne peut pas prendre le temps de ne rien faire comme il y a dix ans… Mais ça, tu ne t’en rends pas compte. Nous sommes déjà malheureux. Pourquoi t’acharnes-tu à nous enfoncer ?
Il mit un temps à répondre, surpris par la tournure qu’avait pris la conversation.
- C’est ma nature, je suis comme ça. Tu ne peux me changer, même en défendant ta race aussi bien. Ta tirade arait pu me toucher... Mais tu ne peux rien. Je suis un monstre.
- Alors que fais-tu, toujours avec moi ? N'es-tu pas censé haïr les humains ? Pourquoi t'accrocher à moi ainsi ? Tu sais, je pourrais m’en passer.
La dernière précision était un mensonge subtil. Il ne sembla pas le remarquer :
- Je n’en sais rien. Peut être parce que tu m’intrigues. Tu es la seule qui me fait cet effet là.
J’étais quelque peu dégoûtée tandis que je me replongeais dans mon épisode de Pushing Daisies. A vrai dire, je ne le regardais pas, je feignais. Car penser à la fois à ce blondinet qui me tourmentait et aux aventures de Chuck et de son pâtissier était tout de même assez difficile.
Je ne savais plus ce que je ressentais pour lui. C’était un mélange d’amour et de dégoût.
Je l’aimais, et je ne savais pourquoi.
Il me dégoûtait, car il restait tout le temps avec moi, me berçant d’illusions et me faisant croire que je représentais quelque chose à ses yeux, alors que j’étais simplement la fille qui l’intriguait parce qu’il réagissait bizarrement en ma présence.
Etrangement, j’avais moi aussi besoin de lui près de moi. Malgré mon dégoût, je sentais que je ne pouvais déjà plus me passer de sa présence.
- Nora, tu sais, ce que nous faisons est mal.
- Ce que nous faisons ? répétai-je hébétée.
- Je ne devrais pas être là.
- Alors pars, tentais-je de lâcher avec détachement.
- Sauf que je n’ai pas envie de te laisser.
- Je croyais qu’à tes yeux je n’étais rien de plus qu’une fille… différente ?
- C’est une caractéristique de l’amour, non ? Une personne qui sort du lot, seulement aux yeux de celui qui en est amoureux.
- Peut être…
J’étais étonnée de la vitesse à laquelle il changeait d’avis, et à quel point ses paroles se contredisaient. Il prétendait ne pas avoir de sentiment, et parlais ensuite d’amour.
- Et que vas-tu faire, alors ? Puisque c’est tellement mal ?
- Pour moi ça ne l’est pas. Pour toi, un peu plus.
- Je te signale simplement que tu es sur mon canapé. Je ne vais tout de même pas te chasser de chez moi. Surtout que je n’en ai aucune envie.
- N’es-tu pas effrayée par l’idée que je puisse un jour te tuer sans même penser à ces bons moments, simplement parce que mon instinct monstrueux aura repris le dessus. En fait, lorsque tu es là, celui-ci disparaît. Je peux alors faire ce que je veux. Dès que tu t’éloignes, c’est lui qui me guide. Là, ce n’est vraiment pas beau à voir. Tu comprends ce que je veux dire ?
- Je pense, oui. Mais alors, vu l’effet que je te fais, je ne risque rien, si ?
- Normalement. Je ne garantis pas que cela soit définitif. C’est de ça que j’ai peur. C’est tellement étrange, que je ne peux plus pressentir l’avenir, comme auparavant.
Une clef tourna dans la serrure, et ma mère apparut sur le seuil.
- Ca, tu ne l’avais pas prévu, plaisantai-je. Je te conseille d’ailleurs de ne rien dire pendant que je lui servirai mon excuse.
- Les garçons ne sont donc pas autorisés à s’asseoir sur le même canapé que mademoiselle Nora ?
- Les garçons qui ressemblent à des anges, c’est louche, monsieur…
- Cian.
Je souris, heureuse d’enfin connaître son prénom, puis sursautai lorsque ma mère s’approcha de nous. Nous n’étions pas enlacés, ni dans une position traduisant peut être une relation allant au-delà de l’amitié, alors nous n’avions rien à nous reprocher.
- Heu maman, déclarai-je en me levant, je te présente Cian. C’est un ami du lycée. Je n’avais juste pas envie de me retrouver toute seule…
- Et Maddy ?
- Avec Ben, comme toujours.
- Madame, ajouta soudain le blond, tandis que je le fusillai du regard, je suis enchanté. Je voulais vous demander si je serais autorisé à revenir tenir compagnie à Nora demain ? Elle avait prévu de ne pas aller en cours et…
- Oui, c’est bon, lâcha ma mère.
- Merci maman ! m’exclamai-je, le sourire aux oreilles.
Elle tourna les talons et se rendit à la cuisine, faire infuser un sachet de thé, alors que je claquai une bise sur chacune des joues de Cian en le saluant et en lui faisant promettre qu’il allait venir demain. Il me dona sa parole et s’en alla vers la porte, après avoir brièvement prit ma main, garantissant qu’il n’avait pas besoin que je le raccompagne chez lui. Le contact de nos mains n’échappa pas aux yeux de lynx de ma mère, avec qui j’allais certainement avoir une conversation…